Prévalence ponctuelle sur deux mois de l’exposition à incident critique des pompiers d’un service incendie canadien

Nous voulions connaître la fréquence et le type d’évènements critiques auxquels des pompiers à temps plein avaient été exposés au cours des deux derniers mois.

Quel est le problème?

Le métier de pompier est stressant et physiquement exigeant. Les pompiers sont régulièrement exposés à des évènements source de stress physique et mental. Les incidents critiques sont des évènements traumatisants qui évoquent de fortes émotions négatives et peuvent causer des problèmes de santé mentale. Nous avons voulu savoir quelle proportion de pompiers à temps plein d’un service incendie canadien est exposée à de tels évènements sur une période de 2 mois et les types d’incidents les plus fréquents.

Comment l’équipe a-t-elle étudié le problème?

Nous avons recruté 300 pompiers à temps plein du Service incendie de Hamilton, (Ontario, Canada). Ces pompiers ont répondu à un sondage appelé « Inventaire d’incidents critiques » qui reprend 24 situations potentielles considérées comme incidents critiques, répartis en six thèmes : traumatisme personnel; victimes connues du secouriste; victimes multiples; incidents impliquant des enfants; opérations tactiques inhabituelles ou problématiques; et exposition à un traumatisme médical grave. Pour chaque situation, les répondants devaient indiquer combien de fois ils avaient été exposés à un tel évènement au cours des deux derniers mois.

Quels sont les résultats de l’étude?

293 des 300 pompiers ont complété le sondage. 85 % des répondants ont indiqué avoir été exposé à un type d’incident critique ou un autre au cours des deux derniers mois. Les cinq types d’incidents critiques les plus fréquents sont : 1) « Répondu à un incident impliquant un ou plusieurs décès » (64%); 2) « Exposition directe au sang et aux liquides corporels » (53 %); 3) « Répondu à un incident impliquant de multiples blessures graves » (33 %); 4) « Incident nécessitant une protection policière en service » (24 %); 5) « Risque de blessure grave en service ou risque de mort d’un collègue (sans que ces risques n’aboutissent) » (24 %). Le nombre d’expositions à incident critique ne varie pas en fonction de l’âge, du sexe, de l’ancienneté ou du rang.

Comment ces recherches peuvent-elles être utilisées?

L’équipe FIREWELL sondera d’autres services incendie partout au Canada pour déterminer si la fréquence et la nature des expositions à incidents critiques varient d’une région à l’autre (selon que le contexte est urbain ou forestier, professionnel ou volontaire). Les résultats de l’étude pourront également servir de base à la création de scénarios pour les programmes de santé mentale conçus à l’intention des pompiers.

Mises en garde

Les résultats de notre étude reposent sur un échantillon de 285 pompiers et de 8 pompières d’un même service incendie. La période de référence de l’en       quête n’était que de 2 mois, si bien que les pompiers n’ont déclaré que leurs expositions récentes.

Référence : MacDermid JC, Nazari G, Rashid C, Sinden K, Carleton N, Cramm H. Two-month Point Prevalence of Exposure to Critical Incidents in Firefighters in a Single Fire Service. WORK, 2019, 62(3):477-483.

Sources de financement : Instituts de recherche en santé du Canada (FRN: 114112)