Quel est le problème?
Les premiers intervenants exercent des métiers uniques et très exigeants qui comportent un risque accru de blessures physiques ou psychologiques. La recherche montre que les exigences du métier et divers facteurs personnels peuvent altérer les résultats de la gestion des invalidités. Cela laisse entendre que les premiers intervenants blessés ont des besoins de gestion de l’invalidité différents des autres travailleurs. L’objectif de cette étude était de déterminer les différences éventuelles en ce qui concerne la durée de l’absence, le type de blessures ou de maladies, les tâches effectuées après le retour et la durée des prestations d’invalidité entre les premiers intervenants et d’autres personnes exerçant un métier physique ou moins physique.
Comment l’équipe a-t-elle étudié le problème?
Les données sur les demandes de prestations proviennent d’un fournisseur de gestion d’invalidité national. Toutes les demandes de premiers intervenants pertinentes ont été retenues pour analyse. Les groupes des métiers « physiques ou moins physiques » ont été sélectionnés sur la base d’une classification d’exigence « élevée » ou « faible/sédentaire » dans la base de données des demandes. Trois groupes ont été créés, de taille égale (59 travailleurs/groupe) : 1) premiers intervenants, 2) métiers physiques, et 3) métiers non physiques. Nous avons effectué diverses analyses statistiques pour déterminer s’il y avait des différences en ce qui concerne les résultats de la gestion de l’invalidité entre les groupes de premiers intervenants et de personnes exerçant un métier physique ou moins physique.
Quels sont les résultats de l’étude?
Nous avons déterminé que les premiers intervenants retournent au travail plus tôt que les personnes exerçant un métier physique ou non et que la durée de leurs prestations est moins longue. Nous avons également établi que les premiers intervenants souffrent de moins de blessures musculo-squelettiques que les personnes exerçant un métier physique, mais de plus de blessures que les personnes exerçant un métier non physique. Enfin, les premiers intervenants sont moins susceptibles de pouvoir assurer pleinement leurs fonctions que les personnes exerçant un métier physique ou moins physique.
Comment ces recherches peuvent-elles être utilisées?
Le grand nombre de premiers intervenants incapables de résumer leurs pleines fonctions au cours de la période étudiée fait ressortir l’importance du travail modifié. Les gestionnaires d’invalidité et les employeurs des premiers intervenants doivent continuer à trouver des façons d’adapter leur travail afin qu’ils puissent reprendre le travail dès que possible. Il en ressort également la nécessité de créer un programme qui aide les premiers intervenants à passer du travail modifié aux fonctions habituelles.
Mises en garde
En raison de la petite taille de l’échantillon, les trois groupes de métiers ne sont pas forcément représentatifs de leurs populations respectives, si bien que l’étude ne peut pas forcément être généralisée. Il est possible qu’un biais de sélection en affecte les résultats.
Référence: Killip S. (2018) Identifying predictors of return to work and unique aspects of disability management in first responders affected by musculoskeletal injuries and mental health. (Thèse de maitrise, Université McMaster, Canada)
Sources de financement: IRSC (FRN : HPW – 146016) et CRSG (FRN : 890-2016-3013)